Notre retour d’expérience

Retour en Colombie

La ville de la Macarena dans le département du Meta n’est pourtant pas très loin de Bogota, mais tellement mal desservie par voie terrestre. Peu s’y aventurent.

Par contre, un petit vol d’à peine une heure et le dépaysement est garanti. On quitte la grise capitale colombienne pour la verte Macarena, porte d’entrée de la forêt Amazonienne.

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Il faut savoir qu’il y a encore 10-15 ans, cette région était sous l’emprise des narco trafiquants. Mais depuis leur démantèlement, la population locale fait tout pour changer son image. Le touriste y est perçu comme une chance de repartir de l’avant, de gagner légalement sa vie. Même si les revenus ne sont pas aussi flamboyants que par le passé, au moins cet argent est propre. Lors d’une balade dans la forêt proche de Caño Cristales, je me souviens par exemple m’être étonné de voir tout d’un coup les arbres beaucoup plus petits qu’ailleurs, sur une parcelle d’environ 100 mètres carrés. La raison est simple : il y a encore 10 ans, tout était rasé pour laisser place à un laboratoire clandestin de culture de la coca. Depuis, la nature a repris ses droits.

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La ville ressemble a beaucoup d’autres en bordure de l’Amazonie, comme Rurrenabaque en Bolivie par exemple : deux ou trois rues principales, souvent séparées par un petit terreplein central avec des arbres.  L’ambiance y est détendue, beaucoup de deux-roues, motorisés ou non. On vient principalement à la Macarena pour découvrir Caño Cristales.

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Tout tourne autour du Rio Guayabero où on peut observer caïmans, crocodiles, iguanes, tortues et de nombreux oiseaux.

Les oiseaux justement, dès le premier soir en lancha sur le lagon del silencio qui n’a de silencieux que le nom à ce moment-là : les ibis rouges et les hérons se déplacent au coucher du soleil dans le but d’accéder à une végétation plus sécurisée pour la nuit. Le bruit est assourdissant, ils sont très nombreux et cela pourrait même faire peur. Le retour à la Macarena est lui bien plus calme, au rythme de la pagaie.

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Le lendemain, le moment tant attendu est là : Caño Cristales.

Sur le chemin, je découvre une fleur blanche qui n’éclot que pendant 2 jours par an. Ses racines sont sur les rochers et ne semblent pas être reliées à la terre. Les locaux disent même qu’elle résiste au feu.

Il y a plusieurs points de vue pour observer Caño Cristales. Chacun a sa spécificité, sa différence. Et en fonction du moment de la journée, et donc du soleil, c’est une nouvelle vue qui s’offre à nous.

C’est vraiment impressionnant de voir cette plante aquatique endémique de couleur rouge, violette ou bleu. Unique. On dirait que ses feuilles dansent sous l’eau au rythme du courant. Les couleurs varient en fonction des jours, mais ne sont visibles que durant une courte période, de juin à novembre.

Il est possible de se baigner à certains endroits bien délimités de la rivière. C’est magnifique de pouvoir le faire dans cet environnement spectaculaire et très agréable avec la chaleur. L’eau est à parfaite température.

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Un autre joli souvenir de ce voyage en Colombie : la rencontre avec la communauté Raudal près de la Ciudad de Piedra.

Échange passionnant avec eux car ils sont très ouverts à l’idée de progresser dans leur accueil des touristes. J’ai insisté sur l’importance de l’échange avec les voyageurs. Ils vont par exemple désormais proposer de montrer comment ils cuisinent tel ou tel plat, alors qu’initialement c’est pour eux assez intrusif et ça leur envoi l’image qu’il faut qu’ils se dépêchent. Très ému par mes compliments sur l’endroit magique où ils vivent, loin de tout. Le seul moyen de s’y rendre est la lancha sur le rio.

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C’est par contre en 4×4 sur une piste en mauvais état qu’on se rend à la cascade de Cano Canoas. Il y a encore 4 ans ici il n’y avait que la culture de la coca. Mais les habitants veulent en finir. C’est très récemment que les touristes peuvent venir donc les infrastructures sont presque inexistantes. Marche d’une petite heure le long de la rivière pour arriver aux chutes d’eau.

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Seul au monde, c’est génial de se baigner devant et sous l’eau qui tombe de 40 mètres. On a l’impression de découvrir un nouvel endroit inexploré jusque là.

Kevin Marzolf
February 22, 2024